IEC pour le don bénévole de sang : histoire 4

Je n’ai pas connu ma maman ; elle a perdu la vie en me donnant la vie.

Une histoire vraie, les noms des personnages et les images ont été modifiés à dessein.

Je m’appelle Isaora.

J’ai aujourd’hui 17 ans. Je suis née un 25 septembre 2001, un jour sombre pour moi; car correspondant aussi au jour où ma maman rendit l’âme sur la table d’accouchement.

Elle s’appelait Marie-Angèle.

Les seuls souvenirs que j’ai d’elle, sont quelques photos et les histoires qu’on m’a racontées.

Une femme charmante, une amazone, une mère attentionnée qui a toujours protégé ses enfants, une femme vertueuse.

J’étais son troisième geste, j’ai deux frères aînés. Elle voulait d’une fille. Et Dieu la lui a donné. C’était moi.

Neuf (9) mois durant, elle me porta dans son sein avec sacrifices, douleurs et privations. Ma grossesse ne lui a du tout été facile m’a-t-on dit; menaces d’accouchement prématuré, anémie, paludisme, etc…

Cependant elle l’a portée.  Elle a accepté boire la coupe jusqu’à la lie…

Mardi 25 septembre 2001: c’est ce jour que mon père accompagna son épouse, ma maman dans une clinique de la place aux environ de 22heures.

C’est d’ailleurs là que ma grossesse a été suivie depuis la conception.

Le travail d’accouchement dura quelques heures. Et tout se passait bien. L’équipe de garde prenait bien soin de nous.

À 3h30, je poussai mon premier cri un cri vigoureux et fort.  Une joie immense illumina ma maman avec un sentiment de devoir accompli. C’était un accouchement simple par voie basse.

Et, soudain, comme un coup  d’éclair dans un ciel serein, maman s’est mise à saigner.

Elle faisait une hémorragie de la délivrance avec des saignements cataclysmiques. Les soignants bougeaient dans tous les sens.

Ma maman s’éteignait…

Immédiatement on la transfusa et elle fût conduite au bloc.

Les poches de sang prévues ne suffisaient plus. Il fallait du sang, oui du sang pour sauver ma maman. Maman était du groupe O négatif.  L’hémorragie fut finalement maîtrisée au bloc mais maman avait déjà perdu assez de sang.

Mon papa remua ciel et terre à la recherche de ce liquide vital dont désormais dépendait la vie de ma maman.

Il n’y avait pas de sang O- disponible nulle part à Cotonou et environs.   Papa était en route de Lomé pour la clinique, où il a finalement réussi à avoir 2 poches de sang quand ma maman rendit son dernier soupir et passa de vie à trépas…

Chaque fois que je raconte cette histoire, grande est mon émotion et intense mon chagrin.  Je m’en arrête donc là en vous épargnant les autres détails de nos moments d’affliction, car mes yeux ne tiennent plus…

Retenez juste que depuis ma naissance j’ai un vide en moi, un vide en forme de maman que nul ne saura combler.

Ma maman s’est substituée à moi, elle a laissé sa vie pour moi.

J’ai cependant pris un engagement et il est ferme.

A partir de ma 18ème année, je donnerai toujours de mon sang pour sauver d’autres vies qui comme moi et ma maman sont d’un groupe rare, O négatif. Et pour ce faire, je fais au quotidien l’effort de maintenir mon sang pur en faisant très attention à ma santé.

Retenez ceci chers amis: « Donner de son sang, c’est offrir la vie ».

Je t’aime maman ;

Je t’aime très fort et je te dois la vie…

Ton unique fille, Isaora.

 

ONG FAITH

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